Chapitre 116 : Baby-sitting

Agiel et Cammy regardaient un film romantique. Cette dernière, peu intéressée, affirma qu'elle avait autant de chances de tomber amoureuse, qu'un bébé de se nettoyer lui-même les fesses. Cela rappela quelque chose à la blonde.

***


« Je me suis dit que ça t'intéresserait peut-être de rencontrer une certaine personne », affirme Agiel.

Elle attire l'attention de Cammy qui l'invite à poursuivre du regard.

« Tu es toujours à la recherche d'un travail ? enchaîne la blonde.

— Ouais ! Si ça continue, je vais finir à la rue, et n'en parlons même pas des autres factures... souffle-t-elle, amère. C'est la hess la plus totale.

— Alors, j'ai une proposition à te faire. Tu m'as dit avoir essayé plusieurs travails dans le passé. Tu as de l'expérience dans le baby-sitting ? »

Cammy écarquille ses yeux emplis d'espoir.

« Oui ! J'ai déjà été nounou une fois ! Mais le père était un charo qui me draguait et comme j'ai repoussé ses avances, il m'a virée.

— Parfait, lui sourit Agiel. J'ai une ancienne patiente qui cherche en urgence une nourrice. Vu que c'est une nigh, elle ne veut pas recruter n'importe qui. Elle a besoin d'une personne en qui elle peut faire absolument confiance. Et malheureusement, elle n'a aucune candidate qui respecte ses critères.

— Oh, je vois. Je suis motivée à max !! »

L'enthousiasme de Cammy lui fait plaisir. La blonde s'empresse d'ajouter :

« Elle est également en quête d'une femme de ménage. Si tu es capable d'assurer ces deux rôles, ton salaire sera conséquent ! »

Les étincelles qui crépitaient dans les yeux de Cammy se transforment en flammes. Sa motivation se décuple.

« Ok, je peux faire les deux !

— Ça marche. Comme c'est mon amie depuis des années, je pense qu'elle te fera confiance si tu as ma recommandation. Je vais l'appeler pour lui dire qu'elle a une candidate.

— Merci beaucoup, compte sur moi pour me donner à 10 000% ! » promet Cammy, avant de se jeter à son cou.

Agiel sourit, ravie de voir son amie au comble de l'excitation. Elle lance l'appel. Sa conversation téléphonique terminée, elle s'adresse à Cammy :

« Elle s'appelle Rose Garden et son bébé est un garçon de dix mois. Elle veut te voir demain à quatre heures trente pour te faire passer un entretien. »

La concernée acquiesce, fortement déterminée. La blonde lui fournit alors l'adresse.

***


Il est trois heures. Cammy, ne pouvant attendre plus longtemps, se met en route. Une fois arrivée à destination, elle voit un bâtiment rectangulaire blanc à deux étages et un petit jardin gazonné, orné de belles fleurs. Un pommier pousse vers le centre et un garage se situe au fond de la cour.

Elle sonne. Cinq longues minutes après, la porte s'ouvre. Cammy fait face à une jeune femme rousse, svelte, aux yeux bleus et sûrement dans la vingtaine. Ses courts cheveux en boucle s'arrêtent au niveau de sa nuque. La mère sourit chaleureusement, mettant en valeur le grain de beauté près de ses lèvres charnues.

« Te voilà donc, Cammy Blue. Il n'est que trois heures trente. Tu es très ponctuelle, dis-donc !

— Bonjour ! Euh, désolée... je me suis laissée emporter par l'excitation ! bégaie Cammy, gênée par son excès de zèle.

— Aucun souci, entre donc ! » dit gentiment Rose.

Dès que les deux femmes entrent dans le couloir, elles entendent des pleurs de bébé. La mère conduit Cammy dans sa chambre, où le petit être se tortille dans son berceau.

« Hum... à ton avis, pourquoi pleure-t-il ? Que peux-tu faire pour le calmer ? »

Rose fixe son interlocutrice d'un air neutre, comme si elle voulait la tester.

L'odeur désagréable qui agresse leurs narines rend la réponse évidente.

« Je pense qu'il faut changer sa couche », déclare simplement Cammy

La potentielle nourrice installe le bébé sur son dos, dans le lit, et retire l'objet sale. Elle le referme en un petit paquet et le jette dans la corbeille. Elle nettoie doucement toute la zone recouverte par l'ancienne couche à l'aide d'une lingette, et s'en débarrasse également.

Malgré le fait que le nourrisson gigote beaucoup, elle lui met sans difficulté une couche propre et se lave les mains.

Néanmoins, le bébé continue de pleurer. Rose reste à l'écart, complètement stoïque. Cammy, bien décidée à réussir l'épreuve, réagit immédiatement.

« Il a peut-être faim. »

Le lait artificiel est un poison pour les bébés nigh, tandis que celui de vache leur est comestible à partir de neuf mois.

La nourrice prend le produit animalier dans le réfrigérateur, le chauffe et montre le biberon au petit être, dans le salon. Ce dernier tend les mains, impatient d'engloutir son repas.

Contente d'avoir vu juste, la jeune femme lui met son bavoir et l'installe sur ses genoux, dans le sofa. Grâce à son bras gauche, elle soutient la tête du bébé et avec l'autre, porte le récipient à sa bouche.

Le nourrisson avale goulument le liquide blanc. Sa bouche minuscule donne l'impression d'être un aspirateur géant, tellement il boit vite. Cammy lui confisque le biberon de temps à autre pour éviter qu'il s'étouffe.

Elle prend le temps de le détailler, maintenant qu'il est calme. Des joues bien rondes, des membres dodus, des cheveux noirs et les mêmes yeux azur que sa mère.

« Il est trooooooop mignon ! s'exclame Cammy, sur le point de fondre comme du chocolat. Il s'appelle comment ?

— Tom, répond impassiblement Rose.

— Coucou, Tom, moi, c'est Cammy ! Ravie de connaître ! »

La réplique de celle-ci fait sourire Rose.

Après avoir vidé son biberon, bien repu, Tom reste silencieux. Il fixe étrangement Cammy, comme s'il se demandait quelle est cette créature non identifiée.

« Je vais me préparer pour aller au travail. Je te laisse t'occuper de lui », fait Rose, un sourire en coin.

Tom et sa nourrice se font face. Sur les cuisses de la jeune femme, le bébé se débat, visiblement mal à l'aise dans ses bras. Il pousse de petits gémissements, comme s'il s'apprêtait à pleurer. Ce comportement ne rassure guère Cammy.

Elle fait des grimaces, le lance plusieurs fois dans les airs pour l'amuser, joue à cacher son visage derrière ses mains et à le faire réapparaître afin de le surprendre. Toutefois, aucun sourire. Tom se montre de plus en plus hostile et menace de crier.

Après avoir tenu trente minutes dans une ambiance pesante, la jeune femme aperçoit enfin Rose dans le salon. Cette dernière, habillée d'un costume, d'une cravate et d'un pantalon noirs, s'assoit face à sa candidate.

La mère arbore de nouveau un air sympathique. L'entretien débute, pendant que Tom gesticule pour se libérer des griffes de Cammy.

« Pour quelle autre raison que l'argent veux-tu garder mon enfant ?

— Parce que j'adore les bébés ! J'aime trop m'occuper de ces petits boutchous, les bichonner, et surtout, y a rien de mieux que d'entendre leur rire ! » répond la questionnée, tellement passionnée qu'elle a des étoiles dans les yeux.

La réponse semble satisfaire Rose.

Elles discutent de l'expérience qu'a la candidate, la raison de son précédent renvoi, sa disponibilité, les horaires, la rémunération.

« Comme je m'en doutais, Agiel ne m'a pas recommandé n'importe qui, conclut la mère. J'ai eu raison de lui faire confiance. Tes réponses ne semblent pas être des mensonges, puisque tu m'as prouvé tout à l'heure que tu as des compétences. En plus, tu es la seule à avoir réussi à porter Tom. D'habitude, il n'accepte que moi et pleure dès qu'un étranger essaie de le prendre dans ses bras. Félicitations, tu es engagée ! »

Un sourire éblouissant illumine le visage de Cammy.

« Merci beaucoup ! Je vous promets que je ne vous décevrai pas !! »

Rose lui rend son sourire.

« Inutile de me remercier. C'est abrupt, mais je voudrais que tu commences dès maintenant. Je dois immédiatement y aller. Nous signerons le contrat ce soir. »

Cammy approuve. Rose indique à son employée où elle pourra trouver tout le matériel dont elle aura besoin pour s'occuper de Tom et faire le ménage.

Elle termine en lui montrant le contenu du frigo, rempli de viande de bœuf, de poulet et de poisson.

« N'hésite pas à te servir autant que tu veux ! »

Cammy acquiesce, toujours avec un Tom agité dans ses bras. Arrivée devant l'ouverture du couloir, Rose embrasse la joue de son fils et quitte le bâtiment. L'employée, de plus en plus angoissée, redoute le moment inévitable.

Dès que la porte se ferme, la bombe explose. Tom pleure si fort que ses cris pourraient percer les tympans d'un passant dans la rue.

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