Chapitre 115 : Rétablissement

J (Jonathan) avait pour but d'éliminer tous les nigh jusqu'au dernier. Après avoir commis des meurtres de masse, il finit par prendre Cammy pour cible. Suite à un combat acharné, cette dernière parvint à le vaincre et à lui prouver qu'elle était capable de résister à ses pulsions. À la fin de leur affrontement, Spie, un nigh qui rêvait de tuer J, fit son apparition. Les collègues de celui-ci, Kerry et Barry, intervinrent au bon moment et supprimèrent Spie. Convaincu par la détermination de Cammy, J décida de l'épargner. Cependant, étant blessé, avec plusieurs côtes brisées et une plaie superficielle au ventre, il cessa son activité un moment.

Kerry, qui était le maître et l'amie d'Al, se lia également d'amitié avec Cammy,  Agiel, Daisy, Trash, ainsi qu'Annie et leur fut d'une aide inestimable pour vaincre Skill. De son côté, Agiel, qui était psychologue, décida de cesser son activité.

Cammy et Al sont toujours en quête d'un plan pour soutirer des informations à Jack, mais ils semblent dans une impasse...

***


J est assis sur l'herbe, dans une vaste clairière. La brise caresse son visage et le soleil inonde la zone de ses rayons resplendissants. Pas un seul nuage à l'horizon.

Alors qu'il profite du calme ambiant, une petite fille blonde sort des buissons. Joviale, elle se jette dans les bras du jeune homme. Le brigadier passe sa main dans les cheveux de l'enfant et lui sourit.

« Cet endroit est très agréable, n'est-ce pas ? »

La fillette hoche la tête et resserre son étreinte.

« Dites, monsieur... je peux vous poser une question ? commence la petite blonde.

Bien sûr, que veux-tu savoir ? »

Le sourire de l'enfant se métamorphose en un rictus effroyable. Ses lèvres montent littéralement jusqu'à ses oreilles, dévoilant des dents aussi pointues que celles d'un requin.

« Pourquoi vous nous avez tués ? Maman, papa et moi ? » dit-elle d'une voix glaçante.

Les cheveux de la fillette se teintent de rouge. Ses yeux bleus deviennent écarlates. Sa peau laiteuse commence à se décomposer et une odeur nauséabonde assaille les narines de J.

Ce dernier reste muet, comme si ses lèvres sont scellées par un sort impossible à rompre.

Les arbres autour du jeune homme se transforment en une pile de cadavres d'hommes, de femmes, d'enfants et même de nourrissons. Le ciel s'obscurcit et les nuages pleurent du sang.

La fillette, qui n'est plus qu'un amas de chair putride sans visage, tend sa main vers J. Celui-ci est totalement paralysé par l'effroi. La voix angélique de l'enfant devient aussi grave que celle d'un monstre sorti d'un film d'horreur :

« Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourq... »

Il est trois heures, le réveil sonne. J se réveille en sursaut et hurle si fort qu'il a probablement interrompu le sommeil de tout le voisinage. Son lit est trempé par la sueur. Haletant, encore tremblant, il passe sa main sur son visage dégoulinant et reste assis pendant plus de cinq minutes.

Lorsqu'il décide enfin de sortir de sa chambre, il est accueilli dans le couloir par sa tante, Mary.

« Tu as encore fait un cauchemar ? demande-t-elle, tracassée.

— Oui... mais ne t'en fais pas. Ce n'est rien, affirme-t-il, essayant d'être rassurant.

— Tu vas vraiment reprendre le travail aujourd'hui ? Tu ne veux pas te reposer ?

— Je suis en pleine forme, crois-moi. »

Incrédule, la femme hoche quand-même. La tête et le laisse rejoindre la salle de bain.

Après s'être préparé et avoir avalé son petit déjeuner sans appétit, il dit au revoir à sa tante.

« À ce soir, prends soin de toi ! » dit-elle, sans masquer son inquiétude.

Après avoir tenté de dissimuler son harassement mental avec un sourire forcé, J quitte son domicile.

Il marche dans la rue éclairée par les lampadaires. Soudain, deux ombres apparaissent derrière lui et se rapprochent rapidement. Sur le qui-vive, le brigadier a déjà remarqué leur présence.

Dès qu'il se retourne, une voix féminine lui crie dessus :

« Bouh !! »

J hausse un sourcil, nullement amusé par la plaisanterie puérile de Kerry, accompagnée par Barry. Ce dernier, un jeune homme basané ayant la vingtaine, aux courts cheveux bruns et aux yeux marron, fait preuve d'une grande fougue, en opposition avec sa petite taille.

« Aujourd'hui, tu reprends enfin le service ! introduit la jeune femme.

— Bon retour parmi nous !!!! » complète Barry d'une voix un peu trop énergétique.

J sourit sincèrement.

« Oui... d'ailleurs, c'était gentil de votre part de m'avoir rendu visite régulièrement, remercie ce dernier.

— C'est normal, répond Kerry, euphorique.

— Entre potes, c'est la moindre des choses ! » continue Barry, tout aussi heureux.

Les trois amis prennent la route ensemble. Néanmoins, malgré leur compagnie, J a toujours un air maussade. Soudain, la jeune femme fait une proposition :

« On devrait fêter ça.

— Bonne idée, que veux-tu faire ? approuve J, pourtant, nullement enthousiaste.

— On pourrait aller déjeuner au resto ! fait Barry.

— Oui ! Et bien sûr, c'est toi qui régales, J ! » finit Kerry.

Le sollicité fait les yeux ronds, avant de protester :

« Comment ça, c'est à moi de payer ?!

— Bah oui, tu as cru que toutes ces visites, c'était gratos ? rigole la jeune femme.

— Ça demandait du temps et de l'énergie. Alors, la moindre des choses, c'est de nous rendre la pareille ! » précise Barry.

D'abord abasourdi, J se calme et devine leurs intentions :

« Ce n'est pas drôle, Kerry. Tes blagues sont de pire en pire. N'embarque pas Barry là-dedans. »

La jeune femme fronce ses sourcils. Les traits de son visage se durcissent. Elle parle avec un air si sérieux que l'atmosphère devient pesante :

« Tu crois qu'on plaisante ? »

J déglutit, impressionné par son ton grave. Il rejette quand-même leur idée :

« De toute façon, je n'ai pas le temps pour ça... »

En tant que chef des unités de patrouilles, J est extrêmement occupé. Il doit être sur le terrain de quatre heures du matin à minuit. Bien sûr, il peut prendre des congés quand il le souhaite pour préserver sa santé.

« Comment ça, pas le temps ? s'indigne Barry. On peut bien le faire pendant la pause, non ? On est des humains, on a besoin de manger !

— Non merci. Je prends toujours un déjeuner à emporter, tout en patrouillant. On ne sait jamais quand est-ce que les catastrophes peuvent arriver, argumente le supérieur, stoïque.

— Une fois, un nigh a attaqué un restaurant. En bouffant là-bas, on limite le risque de ce genre de catastrophes, rétorque Kerry.

— C'est très peu probable que ça arrive de nouveau... » soupire J.

Kerry fait un sourire malicieux et s'approche de l'oreille de Barry. Elle glousse et chuchote assez fort pour que leur supérieur l'entende :

« Tu vois ? Je t'avais bien dit qu'il est extrêmement radin !

— Ouais c'est abusé ! Il invente toutes sortes d'excuses pour ne pas dépenser un sou, alors qu'on était très sympas avec lui ! ! » renchérit Barry, parlant tellement fort que ce ne sont même plus des murmures.

Consterné, J serre son poing. C'est donc ce que pensent ses compagnons de lui ? Aujourd'hui, ils en rigolent. Mais peut-être qu'un autre jour, ils finiront par vraiment le détester. Il ne peut se permettre de laisser quelque chose d'aussi ridicule déchirer leur amitié.

J baisse son regard et concède avec un air tellement désolé qu'on croirait qu'il a commis un crime impardonnable :

« Bon, très bien... je vous invite. »

C'est alors que des ricanements bruyants retentissent. Kerry rit tellement qu'elle se tient le ventre, les larmes aux yeux. Barry, plié en deux, se roule par terre, au point où ses abdos lui font mal.

J se tape le front, agacé. Il imagine ses collègues avec une queue et des cornes de démons.

« Tu sais quoi ? Je ne vais plus t'appeler Jojo, s'esclaffe Kerry.

— Désormais, on va t'appeler Monsieur Premier Degré ! » enchaîne Barry, toujours au sol.

J rouspète et les abandonne à leurs enfantillages.

« Non, mais sérieusement, on va fêter ça ! C'est nous qui allons régaler, pas vrai, Baby ? déclare Kerry en s'adressant à Barry.

— Oui, sans faute ! »

Le chef les ignore en esquissant un rictus amusé.

***


Le matin, Agiel reçoit une visite de Cammy. Après de rapides salutations, cette dernière demande de l' aide à la blonde.

« Aucun problème ! Même si j'ai arrêté d'être psychologue, pour toi, je peux bien faire une exception », assure Agiel, très motivée.

Elle invite Cammy à pénétrer dans une chambre. Celle-ci, installée dans le lit, raconte tristement son traumatisme. Assise sur une chaise et bien qu'équipée d'un stylo et d'un calepin, Agiel ne note rien.

À la fin de son monologue, la patiente attend une réaction de la part de la psychologue. Mais la blonde ne prononce aucun mot.

« Agiel, ça va ?! » s'enquit Cammy, soucieuse.

La blonde a le regard vide et semble complètement ailleurs.

« Alors, toi aussi, tu as un blocage... c'est pour ça que tu as arrêté d'être psy ? » conclut Cammy, se dirigeant vers elle.

Agiel, résignée, hoche la tête.

« Bichette... murmure tendrement Cammy en lui caressant l'épaule. Du coup, et si on allait regarder un film pour oublier tout ça ? »

La blonde la fixe, confuse. Son interlocutrice s'explique, visiblement épuisée :

« Al m'a expliqué que dans la vie, il faut savoir se détendre. On a réfléchi à mille milliards de stratégies pour tirer les vers du nez à Jack. Jouer les faux clients, les assureurs fakes, tentative de piratage de son ordi, et même le menacer de le balancer à la police ! Mais à chaque fois ça coince quelque part. Bref, mes neurones vont griller comme du steak si ça continue, il faut que je me vide la tête ! »

Agiel cligne des yeux plusieurs fois, avant de reprendre ses esprits.

« Pourquoi ne pas tenter de s'infiltrer ?

— Skill m'a dit qu'il a déjà demandé à un membre de sa team de le faire, explique Cammy. Mais Jack ne lui a laissé aucune chance. Il ne recrute que les gens qu'il a lui-même décidé de contacter. Un type débilement méfiant, en gros.

— Oh, dommage... Alors, tu veux regarder un film d'action, je suppose ?

— Non. Une auteure doit savoir sortir de sa zone de confort et essayer d'autres genres pour trouver l'inspiration, déclare Cammy, déterminée. Du coup, je veux voir un truc gnian-gnian.

— De la romance ? déduit Agiel en plissant les yeux.

— Oui ! »

La blonde soupire face à cet outrage. Elle accepte la requête dans l'unique but de faire réaliser à son amie que les romances sont fabuleuses. Elle apporte le DVD de son film préféré et la séance débute au salon.

Cammy est pleinement concentrée, bien décidée à ne pas en louper une miette. Cependant, elle est rapidement ennuyée. Une demi-heure plus tard, c'est le trou noir. Son corps est face à la télévision, mais son esprit commence un voyage inopiné dans le monde des rêves.

Agiel est tellement absorbée par le long métrage qu'elle ne remarque rien. Après une heure de visionnage, la scène ayant fait vibrer tant de spectateurs approche. La blonde remarque alors que son amie dort profondément au point où de la bave coule de ses lèvres.

Elle s'empresse de la secouer.

« Cammy, réveille-toi ! Le baiser final arrive ! »

Cette dernière ouvre ses yeux. Engourdie, elle baille longuement et lutte contre Morphée. Les deux acteurs se lancent. Leurs lèvres fusionnent. Leurs langues se frottent langoureusement l'une à l'autre. Après un long échange passionnel, ils se décollent, essoufflés.

Tandis qu'Agiel est émerveillée, Cammy, écœurée, se retient de vider le contenu de son estomac.

« C'est donc ça, l'amour ? Boire une tonne de salive ? » grimace cette dernière.

Le visage d'Agiel se décompose de dépit. Sa mission est un échec cuisant.

« Ça peut paraître dégoutant, mais tu verras que quand tu seras amoureuse, tu vas aimer... tente Agiel, désespérée.

— Bah... j'ai autant de chances de tomber amoureuse, qu'un bébé de se nettoyer lui-même les fesses, alors. »

La blonde souffle aussi fort qu'une tempête. Soudain, elle écarquille ses yeux.

« Ah, en parlant de ça, tu viens de me rappeler !

— Quoi ? Un bébé l'a déjà fait ?! s'étonne Cammy, hébétée.

— Hein ? prononce Agiel, troublée. Mais non, je me suis dit que ça t'intéresserait peut-être de rencontrer une certaine personne. »

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