Chapitre 64 : Le voisin

Petit rappel :
Alice, la fiancée de Skill, a été tuée par Agiel. Elle avait deux petits frères.
- Alex, le cadet, qui fait partie de la team Skill.
- John, qui déteste Skill et ne fait pas partie de sa team. Mais il a juré de se venger.

***


Cammy découvrit que seule Annie avait des pouvoirs. Après une rude bataille, elle parvint à vaincre les deux adolescents.

***


Elle est à bout de force. Ses jambes tremblent sous le poids de son corps. Néanmoins, elle n'a pas l'intention de s'écrouler dans ce couloir.

Cammy est toujours attristée par la mort de son harceleur. Elle ne se pardonnera jamais cette tache sur sa conscience.

Cependant, elle n'a plus aucun doute. Elle sait qu'elle ne répètera cet acte  sous aucun prétexte.

Elle jette un coup d'œil en direction de Trash et Annie, étalés dans la chambre. Lorsqu'elle les regarde, inconscients, elle leur trouve un air innocent. En apparence, personne ne se douterait que ces adolescents sont des tueurs de masse.

Elle n'a pas l'intention de les abandonner là. Elle ne connaît pas toutes les raisons pour lesquelles ils sont devenus ainsi, mais peut-être qu'au final, ces enfants se sont engouffrés dans les ténèbres à cause de leur éducation. Il n'est pas trop tard pour les guider vers un chemin plus lumineux.

S'ils essaient de se rebeller, elle ne pense pas qu'ils seraient de taille contre elle et Al en même temps. Et s'ils décident d'envoyer un signal à Skill, elle peut toujours se téléporter ailleurs avec ses compagnons.

Ses compagnons...

Cette pensée suffit à la réconforter. Elle s'imagine à quel point ils doivent être morts d'inquiétude. Et quelle sera leur surprise lorsqu'ils la verront, accompagnée des deux petits monstres.

Elle devine déjà la réaction d'Al : « Tu nous as pris pour des nounous bénévoles ? On est déjà assez occupés avec toi... »

« Attendez-moi, les gars, j'arrive ! » se dit-elle, un sourire rayonnant d'espoir aux lèvres.

Soudain, elle entend un bruit alarmant de porte fracassée.

« C'est pas bientôt fini, ce boucan ?! Tu déranges tout le quartier, bordel ! » rugit une voix grave.

Cammy passe une main sur ses lèvres. Elle était tellement absorbée par son combat, qu'elle ne réalisait pas tout le vacarme qu'ils produisaient et le voisin qui frappait sans doute à l'entrée.

Elle n'a pas le temps de réagir, qu'une montagne de muscles fait son apparition dans le couloir. Face à l'inconnu, elle reste immobile, ne sachant que faire.

En colère, John analyse l'environnement. Il comprend immédiatement l'origine du brouhaha. Il ne prête pas attention au cadavre du propriétaire des lieux. Ensuite, il fixe longuement Cammy et tourne autour d'elle.

« Tu t'appelles comment, toi ? » demande-t-il subitement, agressif.

Elle répond spontanément, sans bégayer :

« Lana. »

John hausse un sourcil, incrédule. Il la détaille encore plus, avant d'affirmer, sans hésitation :

« Ne me prends pas pour un con. Tu es Cammy ! »

La concernée a les yeux exorbités de surprise. Elle ne connaît pas qui est cet homme, mais elle sait qu'il est dangereux. Son cœur tambourine dans sa poitrine.

« Que... quoi ? balbutie-t-elle. J'ai une bouille à m'appeler Cammy... moi... ?

— Tu sais que tu aggraves ton cas, connasse ?! » hurle John.

Une voix enfantine et aigüe, petite de taille, des cheveux courts. Des membres plus ou moins dodus.

Suite à son affrontement avec elle, Skill a pu légèrement visualiser l'apparence de Cammy. Alex a expliqué ces détails à John et lui a demandé de leur faire signe, si jamais il la trouvait. Chose que le grand-frère, ayant beaucoup insisté pour avoir ces informations, a promis. Mais il ne le fera bien évidemment pas.

Le visage de John rougit sous l'effet du courroux. Certes, c'est Agiel qui a assassiné sa sœur, mais pour lui, tous ceux qui sont de son côté sont aussi coupables.

« Et pourquoi tu te battais avec ces deux guignols à terre, alors ?! s'écrie-t-il. Coïncidence, peut-être ?! »

Cammy ne réplique pas, démasquée. Elle écarquille ses yeux, tant elle est effarée. Une expression de désespoir s'affiche ensuite sur son visage et elle s'écroule sur ses genoux.

« C'est pas vrai... Un autre membre de la team Skill... ? Pourquoi maintenant... ? » pense-t-elle, abattue.

John a beau remarquer que son ennemie, totalement épuisée, est sans défense, il ne montre aucune pitié. Au contraire, ses grosses veines parcourent son visage furieux. Il serre ses poings géants et grince des dents.

« Prépare-toi à payer, salope... » murmure-t-il, s'étouffant sous l'effet de la rage.

Il saisit Cammy par le cou et serre fermement sa gorge pendant un moment. Au bord de l'asphyxie, son visage se tord sous l'effet de la douleur.

Elle perd une de ses pantoufles, qui tombe sur le sol.

Il lève ensuite son bras massif et la mitraille de coups d'une brutalité implacable. Il la lâche, la laissant s'écrouler sur le plancher tâché de sang.

Le visage de Cammy est parcouru de nouvelles blessures et boursouflures. Au sol, elle roule sur elle-même en gémissant, tant la souffrance la consume. Mais la douleur n'est pas que physique.

« Al... Agiel... Kerry... désolée... »

Une larme s'échappe de son œil fermé par une bosse. Cette image d'elle, retrouvant ses amis, se brise en éclats. Elle est obligée de voir la réalité en face.

Elle ne les reverra pas.

Cette pensée lui fait plus mal que toutes les blessures corporelles imaginables.

Sans scrupule, John abat son pied robuste sur le crâne de sa victime, qui perd connaissance.

***


Cammy reprend conscience dans une cave. Très peu de lumière y passe. Ses bras et jambes sont enchaînés contre un mur crasseux. Du sang et de la chair sont répandus sur un sol répugnant. Lorsqu'elle lève son regard, elle voit deux squelettes d'adultes qui doivent dater et un cadavre charcuté en décomposition. Des vers de terre en font leur festin. Une odeur putride s'en dégage. Cet endroit respire la mort et la souffrance. La saleté et le dégoût. Écœurée, elle vomit

Elle se trouve face à John, qui porte un masque de fer couvrant entièrement son visage. Seuls deux trous au niveau des yeux lui permettent de voir.

Elle ne sait pas à quel moment de la journée ils sont, mais elle devrait avoir récupéré suffisamment d'énergie pour tenter quelque chose. Mais elle se sent extrêmement fatiguée et ses blessures n'ont pas guéri. Elle remarque alors une seringue entre les mains de John.

Elle ferme ses yeux, résignée au fait qu'elle n'a plus aucune chance de s'en sortir.

Il lui a administré une drogue qui affecte l'organisme des utilisateurs du Drive, les vidant de quasiment toute leur énergie, pendant une demi-journée. Ils reviennent au même niveau que les individus normaux.

John attrape les joues de Cammy et aboie, sans tourner autour du pot :

« Où sont les autres ?! »

Ne voulant pas lui laisser une nouvelle fois le plaisir de se laisser intimider, Cammy répond, narquoise :

« Tu penses que je suis une poucave ? »

John ne dit rien. Il prend les minuscules doigts de la jeune femme. D'une simple pression, il lui écrase une phalange. Elle ne peut se retenir de hurler de douleur.

Quelques secondes plus tard, elle efface tant bien que mal son expression de souffrance. Elle regarde son bourreau, haletante. Elle fronce ses sourcils et le défie du regard.

« Espèce de triple buse... fais-moi ce que tu veux, je ne dirai rien !!! » s'exclame-t-elle.

John ne s'énerve pas comme tout à l'heure. Au contraire, elle entend un ricanement mauvais derrière son masque. Il se moque :

« Tu veux me faire croire que t'as du caractère, mais tu vas tenir pendant combien de temps, avant de te faire briser ? Tu ne seras à la fin qu'un pauvre jouet à la poubelle.

— Ça, mon gros, c'est toi qui le dis ! »

John tend son bras pour montrer une grande table en métal, remplie d'instruments de torture. Cammy avale difficilement sa salive. Son rythme cardiaque s'accélère.

John se dirige vers sa collection et revient avec une grande pince. Bien qu'elle ne veuille pas le montrer, elle affiche cet air terriblement angoissé, qui fait jubiler le tortionnaire.

« On va bien s'amuser, tous les deux... » dit-il en avançant lentement l'objet vers le bras frêle de la jeune femme, qui se débat en vain.

Un bruit perçant d'os broyé retentit, ainsi que des hurlements glaçants. Mais ici, personne ne peut les entendre.

Chapitre Suivant

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Chapitre 80 : Le retour

Chapitre 113 : Nouvelles promesses (Épilogue 2)

Chapitre 81 : Le réveil