Chapitre 87 : Retrouvailles

Kerry essaya d'éliminer Miranda, car elle avait assassiné le meilleur ami d'Al quelques années auparavant. Cependant, grâce à l'intervention de ses compagnons, la brigadière se calma et décida de lui laisser la vie sauve. La nigh se remit alors en question et présenta ses excuses au groupe.

***


« Je vous demande pardon » prononce Miranda.

Dans la cuisine, Al, Agiel, Berthold, Annie et Daisy arrêtent de manger et la fixent tous, abasourdis.

« Euh... tu peux répéter ? J'ai l'impression que mes oreilles ont bugué, là » réagit Al.

Miranda souffle. Comme si le dire une seule fois n'était pas assez difficile...

Elle se mord la lèvre. Fournissant à nouveau un effort herculéen, elle réitère :

« Je me suis comportée comme une misérable merde avec vous. Je suis désolée. »

Encore plus étonnée que les autres, Annie se pince la joue pour être sûre que ce n'est pas un rêve.

Après un court silence, Al se remet de ses émotions. Il boit une gorgée de café et répond sereinement :

« Dire que tu étais une grosse merde bien puante est un euphémisme... Mais bon, si c'est sincère, t'es excusée.

— C'est vrai ?! » s'exclame Miranda, euphorique.

Les autres lui sourient.

« De toute façon, tu ne m'as rien fait de personnel, continue Berthold. Alors, pourquoi je t'en voudrais ?

— Ne t'en fais plus pour ça, c'est du passé, poursuit Agiel.

— Assurément », soutient Daisy.

Néanmoins, une personne à la table ne s'est toujours pas exprimée. Ils jettent un coup d'œil en direction d'Annie, qui lance un regard mauvais à Miranda.

Cette dernière se rapproche de l'humaine, déglutit et lui tend sa main. Bien que ça soit très rude, Miranda prend sur elle. Elle montre un air sincèrement désolé et s'adresse à son ancienne ennemie :

« Annie... c'est avec toi que j'ai été la plus horrible... je... »

Elle n'a pas le temps de terminer sa phrase, qu'Annie la repousse d'un revers de la main. Ensuite, l'humaine saisit la tasse d'Al et balance le liquide chaud à la figure de Miranda.

Cette dernière crie de douleur. Les autres ont les yeux exorbités de surprise, tandis que Trash pouffe de rire. Furieuse, Miranda rugit :

« Merde, ça brûle ! Pauvre bécasse, qu'est-ce qui va pas chez toi ?! Et toi, Al, c'est de ta faute ! Qui se gave de café à cette heure ?! »

La nigh et l'humaine se saisissent le col simultanément et se fixent d'un regard empli de véhémence.

« Annie, qu'est-ce qui te prend ?! hurle Al, outré. Elle t'a présenté ses excuses, ça ne te suffit pas ?!

— La dernière fois, Miranda a fait semblant de vouloir se réconcilier avec elle pour l'humilier, rappelle Trash, amusé. Et Annie n'a pas du tout aimé. C'était évident qu'elle allait se venger, non ? »

Al souffle, franchement irrité.

« Bah bravo, retour à la case départ, maugrée-t-il. Et toi, Berthold, arrête de prendre sa défense !

— C'est vrai. Tu devrais présenter tes excuses, Annie » tente Agiel.

L'humaine secoue frénétiquement sa tête en signe de refus, ce qui énerve encore plus Miranda.

« Tu sais quoi ?! s'écrie l'ennemie d'Annie. Les autres m'ont déjà pardonnée, c'est l'essentiel ! J'en ai rien à foutre que t'aies le seum contre moi !!

— S'il vous plaît, calmez-vous... votre dispute ne vous apportera rien de bon... » parle calmement Daisy, en toussant.

Rien n'y fait. Al soupire et se tape le front d'exaspération.

La colère des deux ennemies augmente de seconde en seconde. Leur regard se fait de plus en plus hostile. Elles risquent vraiment d'en venir aux poings d'un instant à l'autre. Même Trash commence à prendre la situation au sérieux.

Al, Agiel, Daisy et le garçon, aux aguets, hochent la tête en même temps. Ils doivent vite les séparer, avant que ça ne dérape à nouveau.

Miranda lève sa main pour gifler Annie. Les autres s'apprêtent à s'interposer...

« On dirait qu'il s'est passé pas mal de trucs pendant que j'étais KO ! »

Cette voix énergétique qu'on reconnaîtrait parmi mille...

Tous se tournent vers elle, ébahis.

« Cammy ! Tu t'es enfin réveillée ! » s'exclame Agiel.

Dans une joie immense, Annie lâche aussitôt Miranda et se jette dans les bras de Cammy en frottant ses joues contre les siennes. Tout aussi ravis, les autres quittent la table, excepté Al, et partent à sa rencontre.

« Mon héroïne... te voilà donc ! » jubile Miranda.

Cammy regarde autour d'elle. Le bonheur qu'elle éprouve en revoyant ses compagnons après tout ce temps est sans limite.

« Les gars... commence-t-elle. Je ne voulais que personne ne vienne me chercher... parce que vous vous dirigiez tout droit vers votre tombe. Vous connaissiez les dangers qui vous attendaient... Malgré tout, vous êtes venus sans hésiter... »

Elle s'interrompt un instant. Submergée par l'émotion, elle renifle. Une petite larme s'échappe du coin de son œil. Un sourire aussi lumineux que le soleil se dessine sur son visage.

« Vous êtes vraiment les meilleurs... merci à tous ! »

Ils lui sourient en retour.

« Inutile de nous remercier ! répond Berthold. Tu sais bien qu'on ferait n'importe quoi pour toi. Pas vrai, les gars ? »

Annie hoche vigoureusement la tête.

« Sans aucun doute ! confirme Daisy.

— Cammy, tu m'as tellement manqué... » susurre Agiel.

À son tour, la blonde la prend chaleureusement dans ses bras. Cette étreinte leur fait un bien fou.

Agiel s'adresse ensuite à l'unique individu n'ayant toujours pas réagi :

« Alors, Al, tu ne dis rien ?? »

L'humain, comme à son habitude reste totalement de marbre.

« Euh... c'est cool... » dit-il simplement.

La blonde roule des yeux, faussement agacée.

« C'est sûr que ce mort-vivant ne changera jamais ! s'esclaffe Cammy.

— Au fait, je t'ai pas dit, ajoute Al. Agiel et Kerry sont devenues copines. Même si ça en avait l'air, c'est pas un prank.

— Ah ouais ?! Trop génial !!!! »

Extrêmement ravie, Cammy serre Agiel si fort qu'elle lui fait échapper un gémissement de douleur.

« Oh non, je suis désolée ! Ça va ?! s'inquiète-t-elle.

— Oui, ne t'inquiète pas... rassure la blonde.

— T'es sûre ? Je n'ai pas réduit en bouillie un ou deux os ?

— Non... enfin, je crois ? »

Après s'être décollée d'Agiel, Cammy regarde les deux adolescentes, puis reprend la parole d'un ton qui se veut conciliateur :

« Écoutez, les mioches...

— Tu dis ça, alors qu'on a la même taille ? rétorque Miranda.

— En fait, elle a environ six ans de plus que toi », précise Daisy en toussotant.

— Quoi, sérieux ?! tressaute l'adolescente.

— Eh oui, respecte les anciens ! » confirme fièrement Cammy, le torse bombé.

Cette dernière saisit les mains de Miranda et Annie, puis continue avec douceur :

« C'est pas bien de faire la bagarre. C'est mieux qu'on soit tous copains, non ? »

Charmées par sa vivacité et son sourire radieux, les adolescentes n'arrivent pas à rétorquer. Cammy fait subtilement en sorte qu'elles se serrent la main et elles ne résistent pas.

« Me parle pas comme si j'étais à la maternelle. Mais ouais... bon... je suppose que je peux au moins la supporter... » marmonne Miranda.

Annie opine du chef et l'animosité entre elles diminue.

Miranda reprend un air suffisant et déclare sans détour :

« Cammy ! Je te promets que tant que moi, je serai dans cette team, ces misérables ne te feront plus aucun mal !

— Euh... je veux pas dire que t'es faible. Mais même si tu étais là, je m'en serais pas sortie indemne... » contredit Cammy, avec autant de tact que possible.

Miranda écarquille ses yeux, ahurie. Elle réalise la gravité de la situation.

« Vraiment ?! Ces minables sont en fait si forts que ça ?! poursuit l'adolescente.

— Ouais. Là, on a quasi aucune chance de gagner contre eux, confirme Cammy. On doit devenir plus fort ! »

Miranda se laisse entrainer par la fougue de Cammy et enchaîne :

« Ouais, on doit s'entraîner ! »

Al manque de s'étouffer avec le reste de son café et toussote à plusieurs reprises. Quelqu'un arrive finalement à dompter Miranda ?

Cammy s'assoit à la table, accompagnée des autres.

« Bon, alors, il s'est passé quoi pendant mon hibernation ? »

L'ambiance, qui était un peu tendue à cause de Miranda, change radicalement. Ils terminent leur dîner dans la bonne humeur.

***


Très tard le soir, Cammy se rend au salon, pendant que les autres dorment. Al est installé derrière l'ordinateur de Kerry et lit son roman en ligne. Les paupières gonflées, il semble exténué.

Un rictus aux lèvres, elle prend un malin plaisir à l'embêter :

« Tu pourrais au moins faire semblant d'être content ! Ça doit faire un milliard d'années qu'on ne s'est pas vu. Je veux mon câlin ! »

Elle écarte grandement ses bras, menaçant de se jeter sur lui. Al continue de fixer l'écran. Il la nargue à son tour :

« Je ne trimballe pas une pancarte où y a free hugs* écrit dessus. »

* Câlins gratuits

Elle fait mine de bouder. Le temps d'un battement de cils, un minuscule sourire se dessine sur le visage d'Al.

Cammy cligne des yeux plusieurs fois. Elle frotte ses paupières, tant elle est éberluée.

« Quoi ? dit-il en fronçant ses sourcils.

— Euh... tu viendrais pas de sourire, là ?

— Je dois te rappeler que c'est impossible ?

— Ah... j'ai sûrement mal vu... » suppose-t-elle, confuse.

Al détache ses yeux de l'écran et les plonge dans les pupilles azur de son interlocutrice.

« En tout cas, c'est super que tu sois de retour, admet-il. J'espère qu'on ne sera plus séparés comme ça, à l'avenir... »

Elle lève son pouce et lui balance un sourire éblouissant.

« Une journée sans mon zombie préféré est une mauvaise journée ! »

Il acquiesce.

Al l'informe que Trash et Annie sont sur le toit et qu'ils n'ont pas l'air d'aller bien. Elle décide d'aller les rejoindre.

Les deux adolescents, allongés sur la tôle, fixent mélancoliquement le ciel étoilé.

« Hey ! les interpelle Cammy. Vous dormez pas ? »

Annie secoue sa tête.

« On n'a pas vraiment sommeil, et toi ? demande-t-il.

— Je viens de sortir d'une sieste de quelques millénaires, alors, je crois pas, non.

— Comment tu te sens ? »

Cammy pousse un soupir. Les émotions enfouies en elle se révèlent et son visage se décompose d'affliction.

« Je suis ravie de revoir les bouilles de tout le monde, mais... je repense à ces gens. Mon harceleur, qui a crevé à cause de moi. Pour une raison stupide, en plus... Et aussi, toutes ces personnes écrasées sous les décombres, lors de notre dernier combat... J'en ai marre de toutes ces morts...

— Je suis désolé pour ton harceleur... Tu n'as pas à t'en vouloir. C'est nous qui avons tout fait pour te manipuler, pas vrai... ? »

Annie acquiesce. Cammy fixe attentivement les deux adolescents. Ils ont l'air de regretter leurs actes. Malgré la tristesse qu'engendre le rappel de ces souvenirs, elle leur sourit :

« Vous savez, il y a des gens qui ne changent jamais d'avis. Malgré toutes les débilités qu'ils font, ils sont convaincus d'avoir toujours raison sur tout. Heureusement, vous n'êtes pas comme ça. Je n'ai même pas eu besoin de vous faire la morale pour que vous vous remettiez en cause. Je suis super fière de vous. »

Ils lui rendent son sourire.

« Et vous, il paraît que ça roule pas trop ? » continue-t-elle.

Trash et Annie s'échangent un regard communicatif. Ils partagent la même culpabilité.

« On ne regrette pas d'avoir finalement rejoint votre côté. Mais, connaissant Skill, il doit pas mal déprimer. C'est sûr que Sonya aussi en souffre beaucoup. On n'a pas eu le choix... Mais c'étaient nos potes, tu vois ?

Ce sont vos potes, rectifie Cammy avec une ferme conviction. C'est vrai que là, ils doivent vous en vouloir à mort. Je ne vous garantis pas que tout redeviendra comme avant. Mais si on réussit à les neutraliser, peut-être que vous pourrez vous expliquer et qu'ils vous pardonneront. On ne peut pas s'entendre avec les gens à chaque fois... En revanche, je pense qu'il faut toujours essayer. »

L'optimiste de la jeune femme déteint sur eux. Trash et Annie se sentent réconfortés, et ils gardent l'espoir qu'ils pourront à nouveau former une famille.

Cammy affiche un air grandement déterminé et affirme :

« Je ne laisserai plus qui que ce soit mourir sous mes yeux. »

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